Fleuriste jardinerie Saint Macaire Géographie Aperçu topographique La commune de Saint-Macaire se situe sur la rive droite de la Garonne, environ 50 km au sud-est de Bordeaux (soit au niveau du fleuve où l'effet des marées s'estompe). Le territoire communal est assez réduit puisqu'il ne couvre à peine que 179 hectares. En dehors de la ville de Saint-Macaire elle-même, le reste de la commune ne constitue pas une grande surface. Celui-ci est principalement constitué de vignobles (au nord et à la sortie ouest de la ville) de champs et de bois (au sud, notamment près du fleuve). A noter que l'activité viticole, principale activité agricole de la commune, produit du vin blanc moelleux d'appellation contrôlée « Côtes de Bordeaux Saint-Macaire ». La ville en elle-même est érigée sur un promontoire rocheux qui domine la plaine alluviale d'une trentaine de mètres. Saint-Macaire est constituée de deux entités : la ville ancienne, au sud, et la ville neuve, qui s'est principalement développée au nord de la vieille ville. La Garonne, dont le cours a longtemps baigné la façade méridionale de la ville, s'est désormais retirée 250 mètres plus au sud. Désormais, le principal axe de communication autour duquel s'organise Saint-Macaire est la RN 113 (Bordeaux-Toulouse), dont le trajet se situe juste au nord de la ville neuve. La ville ancienne est de forme semi-hémisphérique, concentrée autour de l'église Saint-Sauveur, de l'ancien prieuré et de l'emplacement de l'ancien château fort (aujourd'hui détruit). Entourée de remparts, elle est encadrée par deux faubourgs apparus au Moyen Âge (et eux-mêmes protégés par des murailles) : le faubourg du Thuron (à l'est) et Rendesse (à l'ouest). Communes limitrophes Le Pian-sur-Garonne au nord-est et à l’est Saint-Maixant au nord-ouest Langon à l'ouest et au sud (séparées par la Garonne) Saint-Pierre-de-Mons au sud-est (séparées par la Garonne) Histoire Origine du nom L'hagiotoponyme de la ville vient du grec « Makarios », le Bienheureux. Makarios est un moine qui serait venu évangéliser l'Aquitaine sur ordre de saint Martin de Tours en compagnie de Cassien et de Victor. Il mourut au début du Ve siècle dans la cité de Ligéna, rebaptisée ensuite Saint-Macaire (cf. Personnages célèbres). Aperçu historique Nom latin : Ligéna, de Aliénigena, la « cité des étrangers » Nom gascon : Semmacari Devise : Olim Ligena nunc Sancti Macarii nomine urbs (« Ville qui s'appelait autrefois Ligena et aujourd'hui Saint-Macaire ») Antiquité Le site de Saint-Macaire a abrité durant l'Antiquité un établissement gallo-romain du nom de Ligena, en lien étroit avec la rive opposée de la Garonne. Mais la nature exacte du site antique demeure incertaine : en dehors du fait que le toponyme de Ligena n'apparaisse pas sur la table de Peutinger (carte recensant toutes les routes de l'empire romain), aucune découverte archéologique notable ne nous permet de déterminer l'importance ou la configuration de l'habitat gallo-romain. L'existence de celui-ci est en revanche certain, puisque l'on sait qu'au Ve siècle, Macaire, le moine grec itinérant qui donna par la suite son nom à la ville (cf. Personnages célèbres), se fixa à Ligéna, où s'élevait une chapelle dédiée à Saint Laurent, édifiée par Paulin. La prospérité du Moyen Âge Les sources sur la configuration de l'habitat (si habitat il y eut) sont ensuite quasi-inexistantes en ce qui concerne la période du Haut Moyen Âge. C'est au XIe siècle qu'un bourg semble réellement se développer, grâce à la construction simultanée d'un château-fort, sur ordre du duc d'Aquitaine, et d'un prieuré bénédictin. La plus ancienne mention de « Saint-Macaire » dans les sources écrites date de 1027, dans l'acte de donation du prieuré à l'abbaye Sainte-Croix de Bordeaux par le duc d'Aquitaine. En 1038, une église est édifiée à proximité du prieuré. Attirée par ces différents éléments polarisateurs (principalement par le prieuré), la population s'agglomère autour d'eux, formant ainsi un habitat groupé de forme semi-hémisphérique. Grâce à la Garonne, principaux axe de communication et voie de commerce durant tout le Moyen Âge, Saint-Macaire connaît une expansion sans précédent, d'autant plus qu'elle bénéficie du convoité « privilège des vins » (droits péagers sur le vin cadurcien). Enrichie et embellie, la ville, désormais dotée de remparts, devient une véritable cité marchande, comptant plus de 5 000 habitants et surclassant sans difficulté le bourg voisin de Langon, située sur la rive gauche du fleuve. Conséquence de ce développement, Saint-Macaire bénéficie relativement tôt de franchises communales, puisque le premier maire connu du bourg est évoqué par les archives en 1256 (il s'agit du dénommé Raymond Guilhem Aymeric). Par la suite, Saint-Macaire devient successivement « ville royale d'Angleterre » (1341) puis « filleule de Bordeaux » (1379). C'est donc sous protectorat anglais que Saint-Macaire connaît aux XIIIe et XIVe siècles sa plus grande période de prospérité. Située dans une région agricole et en bordure de la Garonne, Saint-Macaire sert à la fois de marché et d'entrepôt pour les productions de son propre territoire agricole et de celui des petites communautés environnantes qui vivent dans son orbite. C'est par là en effet que transitent avant d'être expédiées par voie fluviale vers Bordeaux et les marchés d'exportation. Saint-Macaire exerce donc une influence sur toutes les communautés rurales de la rive droite qui lui sont contiguës, et fait office de bourg polarisateur, autour duquel se regroupent une dizaine de paroisses. Il ne faut pas croire cependant que le bourg prieural n'ait jamais subi aucun dommage durant les siècles médiévaux. Située à la frontière des deux obédiences (anglaise et française), Saint-Macaire subit de plein fouet les ravages de la guerre de Cent Ans. Elle fut ainsi assiégée et prise par le duc d'Anjou en 1377, puis par l'armée bordelaise en 1420. Pour terminer sur une note plus joyeuse, signalons qu'en 1461, la ville célébra le mariage entre le fils de Gaston IV de Foix-Grailly et Madeleine de France, la sœur de Louis XI (le roi lui-même fut présent aux noces). Le déclin des Temps Modernes Si le Moyen Âge fut florissant pour Saint-Macaire, l'époque moderne lui est en revanche bien moins favorable. La cité doit d'abord subir les affres des Guerres de Religion. En 1562, elle tombe ainsi aux mains du sire de Duras, qui met à sac les établissements religieux. En 1577 en revanche, la ville résiste héroïquement à l'assaut mené par Favas pour le comte du roi de Navarre. Presque un siècle plus tard, en réaction à la Fronde, le duc d'Épernon s'empare de Saint-Macaire (1649), dont le château-fort est démantelé. La situation se détériore également sur le plan économique. Durant la Renaissance, la prospérité commerçante demeure bien réelle, comme en témoignent aujourd'hui les nombreuses maisons marchandes conservées dans la vieille ville. Mais à partir du XVIIe siècle, le lit de la Garonne se déplace sensiblement vers le sud, et n'arrose plus la ville : en 1658, la jurade est obligée de déplacer le port du quartier du Thuron (à l'est) au faubourg Rendesse (à l'ouest). Mais rien n'y fait et l'activité portuaire de Saint-Macaire périclite peu à peu. Attirés par Bordeaux, que le développement du commerce triangulaire rend bien plus attractif que le déclin du port macarien, la quasi-totalité des bourgeois de la ville quittent Saint-Macaire, ce qui ne fait qu'atténuer encore davantage le dynamisme de la ville. À la fin du XVIIIe siècle, Saint-Macaire est désormais devenu un pôle artisanal. La ville semble connaître un regain d'activité, d'abord grâce à l'industrie de la pierre. Pour extraire de la pierre, de véritables carrières sont creusées dans le rocher soutenant la ville, et l'on en vient même à démanteler plusieurs monuments du bourg (notamment les remparts et le donjon du château). Les pierres ainsi obtenues sont ensuite vendues à Bordeaux, principalement, pour la construction de nouveaux bâtiments urbains (le Pont de Pierre de Bordeaux est ainsi construit en partie avec des pierres macariennes). Cependant, l'activité finit par s'estomper, d'une part parce que les carrières creusées sous la ville sont trop profondes et menacent l'effondrement de plusieurs habitations, d'autre part parce que le démantèlement des monuments macariens finit par être interdit par la préfecture (1876). L'époque contemporaine, entre essoufflement et renouveau Au XIXe siècle se développe alors la tonnellerie, principale activité artisanale de la ville, dont vit Saint-Macaire jusqu'aux lendemains de la Première Guerre mondiale. En 1906, une grève de l'industrie tonnelière, générale à toute la Gironde, entraîne à Saint-Macaire (qui abrite le deuxième plus important syndicat ouvrier du département après Bordeaux) un véritable « blocus » de la ville par les artisans tonneliers. Le conflit, comme sa résolution violente (intervention de la police), marque définitivement le déchirement entre patrons et ouvriers, de même que le déclin progressif mais irrémédiable de l'activité tonnelière. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Macaire n'est plus qu'une agglomération secondaire, dont la population ne cesse de diminuer, et qui ne peut rivaliser avec le dynamisme langonnais. Dans les années 1980, la politique municipale, en parallèle à Histoire et tourisme (association bénévole créée en 1965, et rebaptisée depuis Mouvement pour la Sauvegarde et la Rénovation de Saint-Macaire), a pour objectif la revalorisation de la ville à travers son patrimoine historique et la réhabilitation de ses quartiers médiévaux. Chef-lieu de canton, doté d'une gendarmerie, d'un centre de secours, d'une école (ainsi que d'un collège, sur la commune voisine de Pian - cf. Le Pian-sur-Garonne), d'un bureau de poste, d'un hôtel et de plusieurs restaurants, Saint-Macaire peut aujourd'hui être raisonnablement considérée d'un point de vue économique comme une véritable ville. Sur le plan démographique, le dernier recensement de l'INSEE témoigne d'un regain assez net de la population (+ 5,6 %), qui devrait être davantage accentué par la création à la sortie est de la ville de deux nouveaux lotissements. |