Fleuriste jardinerie Gensac Géographie Gensac est un village situé en Gironde, sur les coteaux de la Dordogne (rivière), à mi-chemin de Castillon la Bataille et de Sainte-Foy la Grande. La commune de Gensac est aux confins est du vignoble de l'Entre Deux Mers (région viticole du sud bordelais) et de l'appellation Sainte-Foy Bordeaux. La commune est bordée par deux rivières : la Durèze à l'ouest, la Soulège à l'est. Toponymie et étymologie. L'origine du nom Gensac viendrait de la devise du village : Gens acutat tenet, que l'on peut traduire par « les gens qui résistent », « les gens qui ont du courage ». Lieux-dits et écarts. Le Bédat, Bois de Guerre, le Bourguignon, le Casseblanc, Claribès, Combe, la Fortonie, Fouilloux, le Gabach, Galouchey, Gantelait, Garguille, le Goge, Goupin, Grangeneuve, Grattecap, la Guille, Jaure, Jean Faure, Jouan, Manguine, Maroy, le Mayne, Margot, Millet, le Moulin de Matras, le Moulin de Maugarny, Moustet, la Peyre, le Pigeonnier, Pinotte, Rocanguille, Rouaud, Savoye, la Tuilerie, Valens, le Verdays, Vignes de Matras, le Vivey. Carte IGN 1737 ouest = Monségur Communes limitrophes. Dans le canton de Pujols : Juillac, Pessac sur Dordogne ; Dans le canton de Pellegrue : Coubeyrac, Listrac de Durèze, Massugas, Saint-Quentin de Caplong ; Dans le canton de Sainte-Foy la Grande : Saint-Avit de Soulège. Histoire Préhistoire Il n'y a pas trace d'habitat préhistorique sur la commune de Gensac. Le climat et la géographie étaient différents d'aujourd'hui et le plateau gensacais ne se prêtait pas à un habitat de longue durée. Les archives historiques du département de la Gironde parlent de perles d'ambre trouvées au XIXe siècle vers le tumulus de Roc anguille. Item, des locaux parlent d'outils néolithiques découverts lors de l'agrandissement de la cave vinicole. Mais aucune vraie implantation. Il s'agit sans doute de camps temporaires de chasseurs, venus des bords de la Dordogne pour une partie de chasse sur le plateau gensacais. Les hommes du Néolithique étant pragmatiques, leurs établissements étaient plutôt situés près de la rivière... Antiquité Dans l'Antiquité celte puis gallo-romaine, le site de Gensac ne laisse pas de trace. Sans doute quelques fermes sont-elles sur le plateau, mais l'essentiel de l'activité économique se trouve dans la vallée de la Dordogne, avec la villa gallo-romaine de Montcaret et celles proches de Castillon la Bataille et de Saint-Émilion. Des traces d'une villa ont été découvertes au cours de la restauration de l'église de Pessac sur Dordogne, autrefois Pessac de Gensac. Moyen Âge C'est au Moyen Âge que Gensac se développe vraiment. Aliénor ayant ramené l'Aquitaine dans le giron anglais, la vallée de la Dordogne est peu à peu fortifiée. En 1340, Mathe d'Albret cède au sénéchal de Gascogne Olivier de Joglan (agissant pour le compte du roi d'Angleterre) les châteaux et places de Bragerac, avec tous les lieux et places quy jadis feurent au seigneur de Bragerac, en la diocèse de Toulouse, aussy la ville de Montignac avec ses appartenances, Gensac, Monhurt et autres places, à condition que ladicte dame recevroit les fruits desdicts lieux et places... (Archives départementales de la Gironde, côte C7 (368 - LIII)). La plupart des châteaux-forts et maisons fortes datent de cette époque. Le vieux Gensac médiéval est bâti sur un rocher en forme d'étrave de bateau. Il faut faire un effort d'imagination car il n'en reste pratiquement rien ; seul un morceau de muraille, près de l'église Notre-Dame, rappelle la place forte d'antan. Depuis le promontoire qu'est Gensac, on peut surveiller la vallée de la Dordogne et la vallée de la Durèze (petite rivière locale). C'est un bon endroit pour voir et anticiper les mouvements des troupes françaises se déplaçant ou stationnant en face, de l'autre côté de la Dordogne. La ville de Gensac sera anglaise jusqu'à la bataille de Castillon (1453) et la fin de la guerre de Cent Ans. En 1473, le roi Louis XI donne (par lettres patantes) au sire d'Albret la terre de Saincte Bazeille, Gensac et Montcuq, Langoyran, Blasimont et Pellegrue (Archives départementales, côte X11 (368 - CIII)). La citadelle est toute petite. Sur le promontoire, un château est construit avec deux tours et une muraille en pierres de taille qui ceint ce qui correspond aujourd'hui au vieux village. Un fossé est creusé dans le roc et on entre dans la citadelle par un pont-levis flanqué de deux tours. Une garnison est entretenue par les sénéchaux de Castelmoron d'Albret avec sergents à pieds et cavaliers (les anciennes écuries ont été creusées dans le roc et forment aujourd'hui une grande salle voûtée chez un particulier). Une église en bois est construite sur le rempart ; elle brûlera plusieurs fois (l'église actuelle en pierres date du XIXe siècle). La légende (mais ce n'est qu'une légende) parle de souterrains. Certes il y a des caves creusées dans le roc, mais aucune recherche n'a permis de trouver des souterrains évidés au-delà de quelques mètres. Le reste du village est en-dehors des murs ; il s'agit de fermes groupées en hameaux. A Pessac de Gensac (actuel Pessac sur Dordogne), un gué l'été, un bac l'hiver, permettent de franchir la Dordogne à l'endroit du pont actuel. Sur les coteaux, une série de châteaux ou de maisons-fortes, datant du XIVe siècle, surveillent l'ennemi français : tour de Bellevue, Montbreton, tour de Beaupoil. Un souterrain est avéré entre Montbreton et Bellevue. Il semble que la tour de Bellevue ait été une défense avancée du château de Montbreton et que ce souterrain, série de grottes aménagées en enfilades, ait servi de réserves et de passage pour des troupes à pied. Au XIVe siècle encore, à Pessac, au bord de la Dordogne, le manoir de la Bernède est construit pour servir de péage et de protection pour les troupes anglaises. De même, au XVe siècle, le château de Vidasse est bâti pour protéger le bac et le gué. La Réforme Au cours du XVIIe puis du XVIIIe siècles, la Réforme protestante séduit beaucoup de nobles gascons. Une partie des populations suit. Le Protestantisme croît. A Gensac et en général autour de Sainte-Foy la Grande, une communauté protestante importante se développe. La construction de temples se généralise. Calvin vient prêcher à Gensac, mais ce qu'on présente comme la chaire de Calvin n'existe pas encore ; c'est un morceau de l'ancien château-fort détruit sous Louis XV et à la Révolution et dont les pierres ont servi (entre autre) à construire le bâtiment qui deviendra l'Hôtel de Ville. Mais les Guerres de Religions ne feront pratiquement pas de ravages à Gensac. C'est plus une base arrière qu'un véritable champ de bataille. Les archives diocésaines signalent deux épisodes dignes d'une aventure de Pardaillan : une famille huguenote brûlée vive avec son bétail et ses bâtiments près de Coubeyrac ; un moulin à eau de la communauté catholique incendié et détruit sur la Soulège (rivière locale). C'est le moulin du Petit Montibaud dont le mécanisme et les pierres serviront à construire l'actuel moulin de Moustelat. Sous les Grands rois Revenu sous la coupe des rois de France, Gensac reste ville militaire jusqu'à la Révolution. Les rois y entretiennent une garnison dans le château. Le seigneur de Gensac réside au château de Montbreton (actuellement sur la commune de Pessac sur Dordogne). Lorsqu'un messager arrive ou un fait important se produit, des fanions et drapeaux sont hissés sur la tour proche de l'église Notre-Dame. On les voit depuis Montbreton et le seigneur de Gensac décide ou non de se déplacer. Une compagnie de Cavaliers gascons réside en permanence dans la citadelle. Les archives du Parlement de Bordeaux relatent que, sous Louis XIII, des cadets de Cadillac s'offrirent une sortie à Bordeaux pour aller voir les ribaudes des mauvais quartiers. Ils n'allèrent pas plus loin que le péage de la Bastide (une des entrées de la ville de Bordeaux). Ayant déjà bien bu en route, ils refusèrent de payer le droit de passage et massacrèrent deux ou trois gardes. Une course poursuite s'en suivit qui, en une nuit, leur fit faire plus de 45 kilomètres, et les vit se réfugier à Gensac. Ils étaient hors de la juridiction du Parlement de Bordeaux. Malgré toutes les demandes de celui-ci, le Duc d'Épernon (dont dépendait la place de Gensac) refusa de les livrer à la justice bordelaise. On n'a pas de trace de la décision du Duc à leur encontre. Mais comme ses relations avec le Parlement de Bordeaux étaient assez tendues à cette époque, nul doute qu'il fut clément. L'époque des Grands rois (Henri IV à Louis XVI) est aussi celle du développement des moulins. C'est la preuve que le pays prospère et devient agricole. On abat les forêts, on fait progresser l'élevage et la production de céréales. Les bourgs de Castillon et de Sainte-Foy grossissent et n'ont plus la capacité de s'autosuffire en denrées alimentaires. Les campagnes alentours deviennent productrices. La Dordogne sert de route commerciale avec les gabares. La carte des Cassini (terminée sous Louis XV) montre 15 moulins à eau et plus de 30 moulins à vent dans le pays gensacais. Quelques moulins bateaux sur la Dordogne complètent la panoplie. Une telle profusion pour un petit village montre sa dynamique économique à cette période. Au cours du règne de Louis XV, la citadelle et le château commencent à être démantelés. À la Révolution française, le château a complètement disparu. Les grands conflits n'étant plus dans le sud-ouest, il devient inutile de conserver une garnison (même restreinte) à Gensac. Les pierres issues des remparts et du château serviront à construire les maisons neuves du village qui s'agrandit au-delà des fossés : Hôtel de ville, les Allées, le quartier de la Grand rue, mais aussi nombre de fermes alentours où l'on retrouve des cheminées, des fenêtres, des salles récupérées au château. Les Temps modernes En 1789, les Gensacais participent à l'élaboration d'un cahier de doléances qui est collecté à Libourne le 11 mars pour toute la Sénéchaussée. Une garde nationale est créée en 1790 : hiver rigoureux, pénurie de denrées, disette de 1789 poussent les habitants à former un corps de gardes nationaux pour assurer la libre circulation du blé et des aliments de première nécessité. Cette garde locale n'empêchera pas le détournement des denrées et une disette les années suivantes. En septembre 1793, le Conseil général de Gensac sensiblement affligé de l'état de détresse où se trouvent les citoyens de Bordeaux, relativement aux subsistances et voulant leur donner une preuve non équivoque de son attachement et de sa reconnaissance, offre une quantité importante de grains qui sera transporté par bateau jusqu'à Bordeaux. (Max Bonaval ; Histoire de la commune de Gensac pp 16 et 17). Jusqu'au Directoire (octobre 1795), la population souffre de disette et les élus locaux ont du mal à pourvoir aux besoins. Au début de l'Empire, les Maires issus de la Révolution sont démissionnés en masse. De nouveaux Maires sont élus, plus favorables à l'Empereur. Gensac n'y coupe pas et c'est Pierre Martel aîné qui est élu. Le 3 août 1807, un événement important se produit avec la partition de la commune : Pessac de Gensac (littéralement : le pied, le bas de Gensac) devient une commune à part entière sous le nouveau nom de Pessac sur Dordogne. Du Premier Empire au Second Empire, en passant par la Restauration, les gensacais suivent le mouvement et sont tour à tour pour l'Empereur, puis royalistes puis pour le nouvel Empereur. L'église Notre-Dame est reconstruite en pierres entre 1867 et 1878. Toutes les informations de ce chapitre sont tirées de : Histoire de la Commune de Gensac, Max Bonaval, édité à compte d'auteur en 1986 XXe siècle Les minutes de la Société Archéologique de Bordeaux de 1905 (Société Archéologique de Bordeaux, tome 27) relatent la découverte d'un trésor par le sieur Alphonse Faux, cantonnier à Gensac. En 1904, fouillant le sol des anciennes écuries, A. Faux découvre 555 doubles tournois en cuivre. Nettoyées, les pièces encore en bon état montrent des dates allant de 1619 à 1643. Louis XIII étant mort en 1643, ce serait donc lors de la dernière année de son règne, ou tout au commencement du règne de Louis XIV que ce trésor aurait été caché sous terre. Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie Victor Hugo La Première Guerre mondiale prendra 43 enfants à la population gensacaise. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ligne de démarcation passait un peu au nord de Gensac. Le village était en zone libre jusqu'en novembre 1942. |